Retraite à 60 ans

Proximus pourra-t-il pousser les 60 ans et plus vers la sortie ? La société envisage en effet de proposer un départ volontaire à ses salariés de 60 ans et plus (article complet ici).

On peut toujours s’interroger sur les répercussions de ce type d’initiative … Cela peut augmenter d’une part la discrimination en emploi des travailleurs « seniors ». Ceux-ci sont précipités (parfois contre leur volonté) vers la porte de sortie. Cela peut également augmenter l’image dans la société que les travailleurs seniors sont dépassés, etc..
Par ailleurs, cela ne conduit qu’à diminuer le taux d’emploi général dans la population puisque ce départ des « seniors » ne conduit pas à l’augmentation en parallèle du taux d’emploi des jeunes …
Enfin, ceci souligne toujours le côté un peu schizophrénique dans lequel s’inscrit la question de la retraite. D’une part, on invite les seniors à rester aussi longtemps que possible en emploi (pour les raisons du coût des paiement des retraites) en augmentant par exemple l’âge légal de départ à la retraite. D’autre part, en interne, par ce type de discrimination, on fait sentir à l’employé seniors qu’il est un peu dépassé et qu’aller vers la sortie serait profitable à l’entreprise.
Tout cela, nous laisse fosse sceptique …


Colloque: « Retraités & toujours en(vie)! »

Pour tous ceux qui pourraient être intéressé par ce colloque : comment les retraités ressentent le passage de la vie active à la retraite mais aussi, plus largement, comment ils perçoivent notre société (inscription nécessaire), avec la participation de Stéphane Adam.


Age de la retraite et maladie d’Alzheimer

Un nouvel article intituté « Retirement Age and the age of onset of Alzheimer’s Disease: Results from the ICTUS Study » (Grotz, C., Letenneur, L., Bonsang, E., Amieva, H., Meillon, C., Quertemont, E., Salmon, E., Adam, S., et ICTUS/DSA group) vient de paraître dans PLOS ONE.

Vous pouvez le consultez ici.


La retraite nuit-elle à la mémoire ?

Alors que débute la Semaine de la mémoire en Basse-Normandie, Stéphane Adam, professeur de psychologie du vieillissement, nous explique quels sont les effets de l’arrêt de l’activité professionnelle, au moment de la retraite, sur la mémoire.

Pour lire cet article cliquez-ici.


PUBLICATION SCIENTIFIQUE : Nouvel article de l’UPsySen publié dans la revue Clinical Interventions in Aging

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Le 11 avril dernier est sorti notre dernier article publié en open access dans le journal of Clinical Interventions in Aging (pour consulter ou télécharger l’article, cliquez ici).

Cette étude s’inscrit dans la continuité des travaux initiés depuis 2005 par notre Unité (en collaboration avec le Pr. Sergio Perelman et Eric Bonsang) sur la question du lien existant entre la retraite et la santé mentale (ici cognitive) des personnes âgées. Cette étude confirme la présence d’une relation entre les activités (professionnelles et non-professionnelles) entreprises par des personnes au delà de l’âge de 60 ans et leur fonctionnement cognitif (en particulier au niveau de la mémoire épisodique).

ABSTRACT DE L’ARTICLE :

Occupational activity and cognitive reserve: implications in terms of prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease.

Stéphane ADAM1, Eric BONSANG2, Catherine GROTZ1, & Sergio PERELMAN3

1 Unité de psychologie clinique de la sénescence, University of Liège, Belgium.
2 Research Centre for Education and the Labour Market, Maastricht University, The Netherlands.
3 Center of Research in Public Economics and Population Economics, University of Liège, Belgium.

This paper investigates the relationship between the concept of activity (including both professional and nonprofessional) and cognitive functioning among older European individuals. In this research, we used data collected during the first wave of SHARE (Survey on Health, Ageing and Retirement in Europe), and a measurement approach known as stochastic frontier analysis, derived from the economic literature. SHARE includes a large population (n > 25,000) geographically distributed across Europe, and analyzes several dimensions simultaneously, including physical and mental health activity. The main advantages of stochastic frontier analysis are that it allows estimation of parametric function relating cognitive scores and driving factors at the boundary and disentangles frontier noise and distance to frontier components, as well as testing the effect of potential factors on these distances simultaneously. The analysis reveals that all activities are positively related to cognitive functioning in elderly people. Our results are discussed in terms of prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease, and regarding the potential impact that some retirement programs might have on cognitive functioning in individuals across Europe.


CONGRES: 37èmes Journées de Printemps de la SNLF à Caen – 23, 24 et 25 mai 2013

Nos deux jeunes doctorantes (Sarah Schroyen et Catherine Grotz) vont présenter leur première communication dans le cadre de leur thèse (poster pour l’une et communication orale pour l’autre). Ces communications se font dans le cadre des 37èmes Journées de Printemps de la SNLF à Caen qui aura lieu du 23 au 25 mai 2013.

Pour Sarah Schroyen, l’étude (Schroyen, Adam, & Willems : « Comment définissons-nous nos souvenirs lors d’un témoignage oculaire ? Exploration de l’effet du contexte et de l’âge » – Poster) aborde la question du témoignage oculaire chez la personne âgée (voir abstract ci-dessous).

Quant à Catherine Grotz, elle présente en communication orale les données de la 1ère étude de sa thèse (article en préparation : Grotz, Amieva, Quertemont, Bonsang, Salmon, & Adam, & le groupe ICTUS/DSA : « Retraite et âge d’apparition de la maladie d’Alzheimer : Une exploration à partir des données ICTUS ») qui met en relation l’âge de départ à la retraite avec l’âge d’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer (ainsi que l’âge du diagnostic de cette pathologie ; voir abstract ci-dessous).

ABSTRACTS :

Comment définissons-nous nos souvenirs lors d’un témoignage oculaire ? Exploration de l’effet du contexte et de l’âge.

Sarah SCHROYEN1, Stéphane ADAM1, Sylvie WILLEMS2

1 Unité de psychologie clinique de la sénescence, Université de Liège.
2 Clinique psychologique et logopédique universitaire, Université de Liège.

INTRODUCTION :

Selon des conceptions théoriques récentes, tant le jugement de familiarité que de recollection reposeraient sur des inférences. Le parallélisme entre ces deux jugements a été mis en avant dans différentes études utilisant des échelles indépendantes et graduelles de jugement. Celles-ci démontrent que de nombreuses dissociations fonctionnelles notées entre les jugements de familiarité et de recollection découlent du caractère binaire et exclusif du paradigme classiquement utilisé pour mesurer ces jugements (ex. Tousignant & Bodner, 2012). Dans le vieillissement, la familiarité est décrite comme étant préservée en dépit d’un déclin progressif de la recollection. Nous revisitons ici cette dissociation en utilisant des échelles indépendantes et graduelles de jugement.

METHODOLOGIE :

Population : 28 sujets Jeunes (20- 26 ans) et 28 sujets plus Agés (60- 69 ans) participent à cette expérience.
Matériel et Procédure : Un paradigme de témoignage oculaire est utilisé (Bodner & Richardson-Champion, 2007) : les participants regardent un extrait de film puis sont interrogés sur une série de détails Nouveaux, ou vus de difficulté Médium. Ces détails cibles sont mélangés à des détails soit plus faciles à reconnaitre (contexte Facile) soit plus difficiles à reconnaitre (contexte Difficile). Un jugement souvenir et un jugement familiarité sont demandés sur une échelle de 1 à 4 pour chaque détail. Nous investiguons l’effet de l’Age et du Contexte sur les différents scores via des ANOVA 2X2.

RESULTATS ET DISCUSSION :

Nous ne notons pas de dissociation due à l’Age entre les jugements de recollection et de familiarité. Au contraire, pour les détails Médiums correctement reconnus, l’évaluation de la recollection est plus élevée chez les sujets âgés que chez les sujets jeunes en contexte Facile (p<.01) et équivalente en contexte Difficile (p=.9). Pour les détails Nouveaux erronément reconnus, les sujets âgés jugent plus grande leur recollection (p<.01) en comparaison des sujets jeunes et cela quel que soit le contexte. Les résultats sont discutés en termes de processus sous-tendant les jugements de recollection pour les hits et la fausses alarmes dans le vieillissement (McCabe et al., 2009).

Bodner, G. E., & Richardson-Champion, D. D. (2007). Memory, 15, 718-729.
McCabe, D. P., et al. (2009). Neuropsychologia, 47, 2164-2173.
Tousignant, C., & Bodner, G. E. (2012). Conscious Cogn, 21, 994-1000.

Retraite et âge d’apparition de la maladie d’Alzheimer : Une exploration à partir des données ICTUS.
Catherine GROTZ1, Hélène AMIEVA2, Etienne QUERTEMONT1, Eric BONSANG4, Eric SALMON3,5, Stéphane ADAM1,3,5 & le groupe ICTUS/DSA6

  1. Unité de Psychologie de la Sénescence, Université de Liège, Liège, Belgique
  2. Centre de recherche Inserm U897, Université Victor-Segalen Bordeaux 2, Bordeaux, France
  3. Centre de la Mémoire, CHU de Liège, Belgique
  4. Research Centre for education and labour force market (ROA), Maastricht University,Maastricht, The Netherlands
  5. European Alzheimer’s Disease Consortium, Cognitive Task Force
  6. ICTUS study group: Vellas B., Reynish E., Ousset PJ., Andrieu S. (Toulouse), Burns A.(Manchester),Pasquier F. (Lille), Frisoni G.(Brescia),Salmon E. (Liège), Michel J.P., Zekry D.S. (Geneva), Boada M. (Barcelona), Dartigues J.F. (Bordeaux), Olde-Rikkert M.G.M. (Nijmejen), Rigaud A.S. (Paris), Winblad B. (Huddinge), Malick A., Sinclair A. (Warwick), Frölich L.(Mannheim), Scheltens P. (Amsterdam), Ribera C.(Madrid), Touchon J. (Montpellier), Robert P. (Nice), Salva A.(Barcelona), Waldmar G.(Copenhagen),Bullock R.(Swindon), Costa-Tsolaki M. (Thesaloniki), Rodriguez G. (Genoa), Spiru L. (Bucharest), Jones R.W. (Bath), Stiens G., Stoppe G. (Goettingen), Eriksdotter Jönhagen M. (Stockholm), Cherubini A. (Perugia), Lage P.M., Gomez-Isla T. (Pamplona), Camus V. (Tours), Agüera-Morales E., Lopez F.(Cordoba). DSA Group: Andrieu S., Savy S., Cantet C., Coley N.

INTRODUCTION

En exploitant les données d’enquêtes européenne et américaine, des études ont montré l’existence d’un lien entre retraite et cognition des aînés1-2 avec le fait que : (1) un individu de 60 ans, professionnellement actif, a de meilleures performances cognitives (gain ± 1,3 années) par rapport à un jeune retraité du même âge1 ; (2) les performances cognitives des aînés sont meilleures dans les pays où la retraite est plus tardive par rapport aux pays où la retraite est plus précoce1 ; et (3) il existe un parallèle entre l’évolution du fonctionnement mnésique et le taux de départ à la retraite (aux USA le taux de départ à la retraite est plus marqué à 62 ans, et parallèlement, on observe un pic de déclin mnésique à 63 ans)2. Sur base de ces données, nous souhaitons étendre la question du lien retraite/cognition dans un contexte pathologique ; à savoir la maladie d’Alzheimer (MA).

OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

  1. Déterminer si une retraite différée est associée à une apparition des symptômes et à un diagnostic de la MA plus tardif.
  2. Tester si l’âge de retraite continue de prédire l’âge d’apparition de la maladie au delà de dix ans après la cessation de l’activité professionnelle.

Nous utilisons les données de la première vague de l’étude Européenne ICTUS/DSA3 incluant 1,375 patients avec diagnostic de MA. Les informations relatives à l’âge de la retraite, l’âge de début de la maladie (c.-à-d., âge des symptômes et du diagnostic), le niveau d’éducation, la profession, le pays et le centre clinique où a été réalisé le diagnostic ont été collectés durant la première visite. Les analyses (régressions linéaires multiples ajustant sur le genre, l’éducation, la profession, le centre et le pays) ont été réalisées sur 894 patients.

RESULTATS ET CONCLUSION

Les analyses indiquent que chaque année d’activité professionnelle supplémentaire permet de différer l’âge d’apparition des symptômes de 0.36 années et l’âge du diagnostic de 0.34 années. Surtout, ce lien persiste malgré la non inclusion de patients dont le diagnostic a été réalisé avant, ou dans les dix ans après, leur retraite. Si ces résultats confirment le lien retraite/cognition, d’autres études s’avèrent nécessaire pour préciser la nature de cette relation en fonction par exemple du type d’activité professionnelle.

Références :

  1. Adam, S., Bonsang, E., Grotz, C., & Perelman, S. (in press). Occupational activities and cognitive reserve: Implication in terms of the prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease. Clinical Interventions in Aging
  2. Bonsang, E., Adam, S., & Perelman, S. (2012). Does Retirement Affect Cognitive Functioning? Journal of Health Economics, 31, 490–501. doi:10.1016/j.jhealeco.2012.03.005