PUBLICATION SCIENTIFIQUE : Nouvel article de l’UPsySen publié dans la revue Clinical Interventions in Aging

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Le 11 avril dernier est sorti notre dernier article publié en open access dans le journal of Clinical Interventions in Aging (pour consulter ou télécharger l’article, cliquez ici).

Cette étude s’inscrit dans la continuité des travaux initiés depuis 2005 par notre Unité (en collaboration avec le Pr. Sergio Perelman et Eric Bonsang) sur la question du lien existant entre la retraite et la santé mentale (ici cognitive) des personnes âgées. Cette étude confirme la présence d’une relation entre les activités (professionnelles et non-professionnelles) entreprises par des personnes au delà de l’âge de 60 ans et leur fonctionnement cognitif (en particulier au niveau de la mémoire épisodique).

ABSTRACT DE L’ARTICLE :

Occupational activity and cognitive reserve: implications in terms of prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease.

Stéphane ADAM1, Eric BONSANG2, Catherine GROTZ1, & Sergio PERELMAN3

1 Unité de psychologie clinique de la sénescence, University of Liège, Belgium.
2 Research Centre for Education and the Labour Market, Maastricht University, The Netherlands.
3 Center of Research in Public Economics and Population Economics, University of Liège, Belgium.

This paper investigates the relationship between the concept of activity (including both professional and nonprofessional) and cognitive functioning among older European individuals. In this research, we used data collected during the first wave of SHARE (Survey on Health, Ageing and Retirement in Europe), and a measurement approach known as stochastic frontier analysis, derived from the economic literature. SHARE includes a large population (n > 25,000) geographically distributed across Europe, and analyzes several dimensions simultaneously, including physical and mental health activity. The main advantages of stochastic frontier analysis are that it allows estimation of parametric function relating cognitive scores and driving factors at the boundary and disentangles frontier noise and distance to frontier components, as well as testing the effect of potential factors on these distances simultaneously. The analysis reveals that all activities are positively related to cognitive functioning in elderly people. Our results are discussed in terms of prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease, and regarding the potential impact that some retirement programs might have on cognitive functioning in individuals across Europe.


PRESSE: Interviews de Stéphane Adam à Radio-Canada Estrie – 26 avril 2013

Suite à sa conférence donnée au Centre de recherche sur le vieillissement (CSSS-IUGS) de l’Université de Sherbrooke dans le cadre des 23èmes Gérontoclub, Stéphane Adam a été interviewé par Radio-Canada Estrie.

Pour l’interview Radio, cliquez ici

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A noter que cette conférence portait sur la question de l’âgisme et du jeunisme dont les conséquences négatives sur la santé physique et mentale de nos aînés sont souvent sous-estimées par les chercheurs et les cliniciens travaillant avec des personnes âgées (voir abstract ci-dessous).

ABSTRACT de la conférence :

L’âgisme et le jeunisme: Conséquences trop méconnues par les cliniciens et chercheurs!.

Stéphane ADAM1

1 Unité de psychologie clinique de la sénescence, Université de Liège.

Historiquement, nous avons toujours été ambivalents par rapport au vieillissement. Deux représentations de la vieillesse ont coexisté dans des proportions variables que ce soit entre les époques, ou entre les cultures à une même époque. Les personnes âgées peuvent ainsi être davantage associées aux notions de sagesse, d’expérience, de transmission, de partage actif de valeurs (vision positive du vieillissement). Dans d’autres cas, un amalgame est fait entre vieillissement et folie, sénilité, fardeau, déclin, etc. (vision négative du vieillissement). Actuellement, dans la plupart des sociétés industrielles, la vision du vieillissement apparaît hélas essentiellement négative, teintée des phénomènes d’âgisme et de jeunisme. L’objectif de cet exposé est de souligner : (1) les effets délétères (mis en évidence dans la littérature) de cette vision négative du vieillissement sur la santé physique et mentale de nos aînés (ex : le déclin mnésique avec l’âge est plus marqué chez des personnes qui ont une vision négative du vieillissement par rapport à des personnes du même âge qui ont une vision plus positive du vieillissement), et (2) l’influence de ces stéréotypes négatifs sur l’attitude des personnes (jeunes/adultes/enfants) vis à vis de nos aînés. Nous verrons en particulier que la stigmatisation liée à l’âge influence de façon négative nos actes professionnels (pour le personnel médical et paramédical) vis-à-vis des patients âgés. Toutes ces études confirment que la dimension psychosociale associée au vieillissement est un élément incontournable à considérer et devrait être intégrée à la base de toute formation pour des professionnels (médecins ou autres) amenés à travailler avec des personnes âgées.


CONGRES: 37èmes Journées de Printemps de la SNLF à Caen – 23, 24 et 25 mai 2013

Nos deux jeunes doctorantes (Sarah Schroyen et Catherine Grotz) vont présenter leur première communication dans le cadre de leur thèse (poster pour l’une et communication orale pour l’autre). Ces communications se font dans le cadre des 37èmes Journées de Printemps de la SNLF à Caen qui aura lieu du 23 au 25 mai 2013.

Pour Sarah Schroyen, l’étude (Schroyen, Adam, & Willems : « Comment définissons-nous nos souvenirs lors d’un témoignage oculaire ? Exploration de l’effet du contexte et de l’âge » – Poster) aborde la question du témoignage oculaire chez la personne âgée (voir abstract ci-dessous).

Quant à Catherine Grotz, elle présente en communication orale les données de la 1ère étude de sa thèse (article en préparation : Grotz, Amieva, Quertemont, Bonsang, Salmon, & Adam, & le groupe ICTUS/DSA : « Retraite et âge d’apparition de la maladie d’Alzheimer : Une exploration à partir des données ICTUS ») qui met en relation l’âge de départ à la retraite avec l’âge d’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer (ainsi que l’âge du diagnostic de cette pathologie ; voir abstract ci-dessous).

ABSTRACTS :

Comment définissons-nous nos souvenirs lors d’un témoignage oculaire ? Exploration de l’effet du contexte et de l’âge.

Sarah SCHROYEN1, Stéphane ADAM1, Sylvie WILLEMS2

1 Unité de psychologie clinique de la sénescence, Université de Liège.
2 Clinique psychologique et logopédique universitaire, Université de Liège.

INTRODUCTION :

Selon des conceptions théoriques récentes, tant le jugement de familiarité que de recollection reposeraient sur des inférences. Le parallélisme entre ces deux jugements a été mis en avant dans différentes études utilisant des échelles indépendantes et graduelles de jugement. Celles-ci démontrent que de nombreuses dissociations fonctionnelles notées entre les jugements de familiarité et de recollection découlent du caractère binaire et exclusif du paradigme classiquement utilisé pour mesurer ces jugements (ex. Tousignant & Bodner, 2012). Dans le vieillissement, la familiarité est décrite comme étant préservée en dépit d’un déclin progressif de la recollection. Nous revisitons ici cette dissociation en utilisant des échelles indépendantes et graduelles de jugement.

METHODOLOGIE :

Population : 28 sujets Jeunes (20- 26 ans) et 28 sujets plus Agés (60- 69 ans) participent à cette expérience.
Matériel et Procédure : Un paradigme de témoignage oculaire est utilisé (Bodner & Richardson-Champion, 2007) : les participants regardent un extrait de film puis sont interrogés sur une série de détails Nouveaux, ou vus de difficulté Médium. Ces détails cibles sont mélangés à des détails soit plus faciles à reconnaitre (contexte Facile) soit plus difficiles à reconnaitre (contexte Difficile). Un jugement souvenir et un jugement familiarité sont demandés sur une échelle de 1 à 4 pour chaque détail. Nous investiguons l’effet de l’Age et du Contexte sur les différents scores via des ANOVA 2X2.

RESULTATS ET DISCUSSION :

Nous ne notons pas de dissociation due à l’Age entre les jugements de recollection et de familiarité. Au contraire, pour les détails Médiums correctement reconnus, l’évaluation de la recollection est plus élevée chez les sujets âgés que chez les sujets jeunes en contexte Facile (p<.01) et équivalente en contexte Difficile (p=.9). Pour les détails Nouveaux erronément reconnus, les sujets âgés jugent plus grande leur recollection (p<.01) en comparaison des sujets jeunes et cela quel que soit le contexte. Les résultats sont discutés en termes de processus sous-tendant les jugements de recollection pour les hits et la fausses alarmes dans le vieillissement (McCabe et al., 2009).

Bodner, G. E., & Richardson-Champion, D. D. (2007). Memory, 15, 718-729.
McCabe, D. P., et al. (2009). Neuropsychologia, 47, 2164-2173.
Tousignant, C., & Bodner, G. E. (2012). Conscious Cogn, 21, 994-1000.

Retraite et âge d’apparition de la maladie d’Alzheimer : Une exploration à partir des données ICTUS.
Catherine GROTZ1, Hélène AMIEVA2, Etienne QUERTEMONT1, Eric BONSANG4, Eric SALMON3,5, Stéphane ADAM1,3,5 & le groupe ICTUS/DSA6

  1. Unité de Psychologie de la Sénescence, Université de Liège, Liège, Belgique
  2. Centre de recherche Inserm U897, Université Victor-Segalen Bordeaux 2, Bordeaux, France
  3. Centre de la Mémoire, CHU de Liège, Belgique
  4. Research Centre for education and labour force market (ROA), Maastricht University,Maastricht, The Netherlands
  5. European Alzheimer’s Disease Consortium, Cognitive Task Force
  6. ICTUS study group: Vellas B., Reynish E., Ousset PJ., Andrieu S. (Toulouse), Burns A.(Manchester),Pasquier F. (Lille), Frisoni G.(Brescia),Salmon E. (Liège), Michel J.P., Zekry D.S. (Geneva), Boada M. (Barcelona), Dartigues J.F. (Bordeaux), Olde-Rikkert M.G.M. (Nijmejen), Rigaud A.S. (Paris), Winblad B. (Huddinge), Malick A., Sinclair A. (Warwick), Frölich L.(Mannheim), Scheltens P. (Amsterdam), Ribera C.(Madrid), Touchon J. (Montpellier), Robert P. (Nice), Salva A.(Barcelona), Waldmar G.(Copenhagen),Bullock R.(Swindon), Costa-Tsolaki M. (Thesaloniki), Rodriguez G. (Genoa), Spiru L. (Bucharest), Jones R.W. (Bath), Stiens G., Stoppe G. (Goettingen), Eriksdotter Jönhagen M. (Stockholm), Cherubini A. (Perugia), Lage P.M., Gomez-Isla T. (Pamplona), Camus V. (Tours), Agüera-Morales E., Lopez F.(Cordoba). DSA Group: Andrieu S., Savy S., Cantet C., Coley N.

INTRODUCTION

En exploitant les données d’enquêtes européenne et américaine, des études ont montré l’existence d’un lien entre retraite et cognition des aînés1-2 avec le fait que : (1) un individu de 60 ans, professionnellement actif, a de meilleures performances cognitives (gain ± 1,3 années) par rapport à un jeune retraité du même âge1 ; (2) les performances cognitives des aînés sont meilleures dans les pays où la retraite est plus tardive par rapport aux pays où la retraite est plus précoce1 ; et (3) il existe un parallèle entre l’évolution du fonctionnement mnésique et le taux de départ à la retraite (aux USA le taux de départ à la retraite est plus marqué à 62 ans, et parallèlement, on observe un pic de déclin mnésique à 63 ans)2. Sur base de ces données, nous souhaitons étendre la question du lien retraite/cognition dans un contexte pathologique ; à savoir la maladie d’Alzheimer (MA).

OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

  1. Déterminer si une retraite différée est associée à une apparition des symptômes et à un diagnostic de la MA plus tardif.
  2. Tester si l’âge de retraite continue de prédire l’âge d’apparition de la maladie au delà de dix ans après la cessation de l’activité professionnelle.

Nous utilisons les données de la première vague de l’étude Européenne ICTUS/DSA3 incluant 1,375 patients avec diagnostic de MA. Les informations relatives à l’âge de la retraite, l’âge de début de la maladie (c.-à-d., âge des symptômes et du diagnostic), le niveau d’éducation, la profession, le pays et le centre clinique où a été réalisé le diagnostic ont été collectés durant la première visite. Les analyses (régressions linéaires multiples ajustant sur le genre, l’éducation, la profession, le centre et le pays) ont été réalisées sur 894 patients.

RESULTATS ET CONCLUSION

Les analyses indiquent que chaque année d’activité professionnelle supplémentaire permet de différer l’âge d’apparition des symptômes de 0.36 années et l’âge du diagnostic de 0.34 années. Surtout, ce lien persiste malgré la non inclusion de patients dont le diagnostic a été réalisé avant, ou dans les dix ans après, leur retraite. Si ces résultats confirment le lien retraite/cognition, d’autres études s’avèrent nécessaire pour préciser la nature de cette relation en fonction par exemple du type d’activité professionnelle.

Références :

  1. Adam, S., Bonsang, E., Grotz, C., & Perelman, S. (in press). Occupational activities and cognitive reserve: Implication in terms of the prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease. Clinical Interventions in Aging
  2. Bonsang, E., Adam, S., & Perelman, S. (2012). Does Retirement Affect Cognitive Functioning? Journal of Health Economics, 31, 490–501. doi:10.1016/j.jhealeco.2012.03.005